THE GROCERY
Before the Grocery

Bien avant que les quartiers ouest de Baltimore ne soient grevés par les terribles exactions d’Elis One et de sa bande néo-nazie, partons à la découverte d’une tranche du passé de certains des personnages qui vivent autour de The Grocery appartenant à Monsieur Friedman ou qui l’ont approché. C’est ainsi que l’on vivra des péripéties qui ont plongé Elliot et Sixteen dans une tragique affaire de disparition d’enfants, celles qui ont mis le cynique Ed sur la voie démoniaque qu’on lui connaît, celles de l’aimable Rabbi Finkelstein explicitant son intérêt pour le pain azyme, celles de Washington, le vétéran de la guerre du Golfe, soumis à un cas de conscience, celles de Carrie Fisher faisant ses débuts dans la police et sa rencontre avec l’homme qui se prend pour un super-héros et enfin celles liées à la première rencontre entre Sixteen et Ice.

Par phibes, le 26 mars 2015

Notre avis sur THE GROCERY #0 – Before the Grocery

Avant de connaître la suite des évènements sanglants liés au corner 16, Aurélien Ducoudray a décidé de faire une petite pause dans sa saga pour opérer un retour dans le temps important et nous dévoiler quelques tranches de vie passées concernant certains de ses protagonistes.

Ce préquelle est donc l’occasion de revoir des personnages récurrents comme Elliot, Sixteen, Washington, Ice et d’autres moins plus occasionnel comme Rabbi, Carrie et Ed, dans des petits épisodes couverts par le scénariste et illustrés par son associé Guillaume Singelin et également par d’autres dessinateurs. Restant dans cet univers sociétal particulièrement dégradé et violent dans lequel la série-mère nous a plongé précédemment, les six chapitres se révèlent une fois de plus un mets de choix. Toujours sans ambages, Aurélien Ducoudray utilise des thématiques urbaines ou historiques (pour Rabbi), certes souvent cruelles (comme la disparition d’enfants, la manipulation sectaire, la maltraitance…), mais non loin d’une certaine réalité et concoctées dans une efficacité redoutable.

Il ne fait aucun doute que si les différentes historiettes suscitent des émotions de tout ordre tant elles ont été élaborées avec goût, elles ont l’avantage de donner encore plus de profondeur aux personnages de la saga originelle. C’est ainsi que l’on en saura un peu plus sur les origines de deux jeunes de la bande du corner 16, tous deux enfants issus d’un milieu défavorisé et au parcours affectif très douloureux. On découvrira également une partie du passé de Rabbi (l’un des rares individus à respirer la paix) dans une évocation choc, émouvante et indubitablement marquante.

Au niveau graphique, Guillaume Singelin se voit épaulé par quatre autres dessinateurs (Seiche, Sommer, Mirroir et Run). Respectant l’univers zoomorphique très stylisé initié par le premier artiste qui intervient à deux reprises (une fois en couleur et une autre fois en noir et blanc), chacun y va de sa partie en y imprimant de manière cohérente leur propre empreinte. De fait, malgré cette pluralité picturale, la lecture de chaque tranche de vie ne s’en trouve nullement affectée et se révèle très entreprenante.

Un hors-série réalisé à plusieurs mains qui, sans contestation possible, prend toute sa place dans la saga et que les fans de cet univers urbain acide adopteront sans retenue.

Par Phibes, le 26 mars 2015

Publicité