TINTIN C'EST L'AVENTURE
Mondes sud-américains

Le numéro 19 de la série Tintin c’est l’aventure, coéditée par les éditions Géo et Moulinsart, a comme période de distribution annoncée les mois de février à avril 2024. Massive revue richement illustrée de 146 pages en couleurs, il a pour titre principal et pour thématique générale les mondes sud-américains.

A la croisée entre un magazine et un livre documentaire il tend comme l’ont fait les numéros précédents des passerelles entre les « fonds de commerces » des deux éditeurs ; à savoir les reportages de voyages et l’univers de Tintin.

Notre planète Terre ayant été un terrain de jeu largement parcouru par le plus célèbre des reporters du neuvième art, c’est tout naturellement que ce dernier et des lieux où il est allé (à propos desquels il y a bien plus à apprendre que ce qu’on en a vu dans nos lectures des BD de Hergé) sont mis en relation dans cette série qui s’autorise à côté de cela un peu de « hors piste » en proposant quelques bonus pourquoi pas un peu surprenants mais cela dit bienvenus.

Par sylvestre, le 26 mars 2024

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Notre avis sur TINTIN C'EST L'AVENTURE #19 – Mondes sud-américains

C’est un savant mix qui est fait dans chaque numéro de cette série entre un magazine de reportages et un livre qui aurait pour registre le domaine de la bande dessinée. On y trouve en effet des articles, des dossiers, des interviews et des photos qui viennent combler la curiosité des acheteurs ayant été attirés par le thème principal mais on y trouve aussi des « petits plus » (parfois même grands) dont sont tirés les moindres atomes crochus avec le thème affiché pour cohabiter avec le reste même s’ils sont un peu plus à la marge.

Comme exemple de ce cas dernièrement évoqué, je pointerais les quatre premières doubles-pages. Proposées sous le titre de rubrique « Panorama » et prétendant nous montrer le monde à travers le regard de Tintin (si je ne m’abuse), elles m’ont presque fait penser à des panneaux fantaisistes qui diraient à des touristes que « Rien ne s’est passé » à l’endroit où ils se trouvent ; ou à une plaque fantaisiste comme on en voit parfois qui, fixée au-dessus de la porte d’une maison, informerait ceux qui la lisent qu’en cette demeure « Personne de connu n’est né ou n’a vécu » ! Ainsi on apprend dans ce numéro quelques intéressantes anecdotes sur les hippopotames, sur des microbes tenaces, sur une fleur exotique ou sur un puits gazier en feu. Mais quel rapport avec Tintin ? Aucun ! Si ce n’est qu’en effet il a un jour dû sa survie à un tel animal, qu’il a gravi des pentes enneigées comme celles où persistent ces microbes dont il est question, qu’il a parfois croisé lui aussi des plantes étranges ou approché de très près un brasier… Vous voyez le genre ? Des liens un peu… opportunistes ! Mais bon, qu’on ne se méprenne pas sur mon propos non plus : ces petits hors-piste, comme je les ai appelés, restent cela dit porteurs d’informations de qualité et gardent en cela toute leur place et leur légitimité dans cette formule où justement, on est volontairement au carrefour d’intérêts croisés.

Ces quatre doubles-pages serviraient, si l’on veut être binaire, la cause des éditions Géo qui ont à cœur de nous faire découvrir les surprises que nous réserve la nature (ou ce que les hommes en ont fait). En vis-à-vis, au service de la cause bédéiste, ce sont des interviews qu’on pourrait citer ; comme par exemple celle de Thomas Ott ou de Fabien Nury. Là aussi un fil est tendu entre leurs interventions et l’univers de Tintin puisque des questions leur sont posées qui forcent les références aux BD de Hergé ; et qui éventuellement apportent leur pierre à la mission de cette publication de donner envie aux lectrices et aux lecteurs de voyager. Mais dans ces cas, on parlera plutôt de pages axées bandes dessinées ; avec en l’occurrence de la publicité (dans le sens noble du terme) pour les bibliographies des auteurs interrogés ; voire des prépublications comme c’est le cas aussi.

Et ce sont ces entremêlements, ces juxtapositions, ces déteintes d’un univers sur l’autre qui font l’originalité de cette série.

Au côté de cela, tout le reste (soit : la plus grosse partie) répondra plus directement et plus classiquement aux attentes de celles et ceux qui recherchaient dans cette lecture l’union annoncée entre géographie et aventures de Tintin en honorant le thème « Mondes sud-américains ».

Jugez-en par vous-même puisqu’au menu de ce numéro 19, vous trouverez :

  • mes « fameuses » (belles !) doubles-pages 😉 (Panorama)
  • 37 pages sur l’Amérique latine comme source inépuisable d’inspiration (Dossier)
  • une visite des archives hergéennes (éventuellement inédites) en relation avec le continent qui nous intéresse (Hergé dans les marges)
  • une interview d’Eric Fottorino (Entretien)
  • un article sur Pecy Fawcett, l’homme qui à Hergé a inspiré Ridgewell (Face à face)
  • une interview de Thomas Ott (Carnet de voyage)
  • une réflexion sur l’art, à la lumière notamment de l’unicité du fétiche arumbaya à terme fabriqué en multiples (L’aventure des idées)
  • une interview de Didier Tronchet (Entretien BD)
  • un reportage sur des aventuriers de l’extrême (Profession : Reporter)
  • un reportage sur les highliners, ces sportif de l’extrême (L’aventure de l’extrême)
  • un petit fourre-tout culturel relatif à l’Amérique du sud augmenté des pages invitant le scénariste BD Fabien Nury (La culture c’est l’aventure)

Le tout généreusement illustré par de jolies photos et une sélection représentative de dessins de Hergé.

Voilà-voilà ! Allez, je ne vous embête pas plus. Bonne lecture, bonne découverte et bons voyages !

Par Sylvestre, le 26 mars 2024

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