DESTINS
Le hold-up

En prenant les armes face à La Contra qui venait régulièrement semer la terreur dans les villages de son pays, le Nicaragua, Greg a perdu la confiance des membres de l’organisation Witness for Peace qui avaient choisi de vivre sur place pour témoigner de la situation.

Greg est parti étudier aux Etat-Unis où il n’a finalement trouvé qu’un boulot de pompiste. En couple avec Jane, une compatriote, il gardait l’espoir de faire naître sa révolution, celle qui reconnaîtrait et combattrait les abus des états riches envers les pays pauvres. Si Jane se montrait véhémente oratrice pour la cause du Nicaragua, elle n’avait en réalité pas le cran de passer à l’action violente qu’elle prônait pourtant. Voyant ses rêves s’envoler à cause de cette complicité défectueuse, Greg ne se doutait pas qu’il allait, en lui parlant de ses ambitions révolutionnaires, rallier son amie Ellen à sa cause. Ellen dont il ne voyait pas qu’elle était folle de lui.

Un jour, Greg et Ellen sont passés à l’action. Ils ont organisé un hold-up mais celui-ci a fini dans le sang et Greg y a laissé la vie, laissant Ellen effondrée et croulant sous une culpabilité qu’elle n’avait jamais envisagé ressentir un jour.

La providence (?) voulut que Jane, la compagne de Greg, soit considérée comme la coupable mais qu’elle soit laissée en liberté sur la base du témoignage en sa faveur d’un riche beau gosse influent qui la voulait dans son lit. Ellen se retrouvait donc libre (qui donc aurait pu la soupçonner d’avoir participé au hold-up ?) et la conscience tranquille puisque Jane, innocente, n’allait pas croupir en prison ou subir la peine de mort à sa place.

De nombreuses années plus tard, pourtant, le passé a rattrapé Ellen : Jane avait rompu avec l’homme qui l’avait tirée des griffes de la police. Par vengeance, celui-ci avait donc retiré son faux témoignage, replongeant Ellen désormais mariée, mère de deux enfants et humanitaire reconnue, dans la spirale infernale du doute, de la culpabilité, de l’indécision…
 

Par sylvestre, le 17 janvier 2010

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Notre avis sur DESTINS #1 – Le hold-up

Premier tome d’une oeuvre rassemblant les signatures de dessinateurs et de scénaristes différents, cet album « Le hold-up » donne déjà tout son sens au titre de la série, Destins, en commençant de nous conter celui, pas banal, de Ellen Baker, une femme dont le regrettable et furtif passé de (néanmoins) criminelle va peser sur son destin. Ayant échappé par miracle à la justice, Ellen va en effet voir ce passé répréhensible et cette culpabilité impunie ressurgir et elle va être ainsi mise face à un choix très difficile à faire, mettant en péril la vie modèle qu’elle avait fini par se construire et qui concerne désormais d’autres personnes qu’elle seule : son mari et ses enfants, ou ses collègues, pour ne citer qu’eux…

Prévue en quatorze tomes à paraître en deux ans, cette série Destins est orchestrée par Frank Giroud (Quintett, Le Décalogue) qui nous a déjà prouvé savoir organiser des scenarii originaux et pluriels en leur donnant en outre ce pouvoir de tenir le lecteur en haleine du début à la fin puisque non seulement les moyens narratifs utilisés pour nous amener au but sont captivants, mais parce qu’ils réservent en plus une surprise généralement de taille à l’arrivée.

Le concept de Destins est donc celui-là : explorer les différentes orientations de vie qui peuvent se présenter lorsqu’un choix primordial est à faire. On pourrait peut-être le comparer à celui du diptyque cinématographique Smoking / No smoking, dans l’esprit. Et comme la série débute sur un cocktail d’action, de réalisme et de politique intéressants, tout contribue à penser que Destins est un nouveau chef d’œuvre à découvrir sans plus tarder.

Car… Et si vous passiez à côté ?! Comment évoluerait votre vie ?!
 

Par Sylvestre, le 17 janvier 2010

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