DESTINS
Le fantôme

Pour avoir mis volontairement le feu à son collège et blessé indirectement Victor Wells, un de ses camarades, Dylan Cluster s’est retrouvé au poste de police où son père Richard et sa mère Ellen l’ont rejoint. Face au constat affligeant d’une vie familiale dissolue, Richard prend la résolution de défendre lui-même son fils devant les tribunaux et parvient à obtenir pour ce dernier une peine allégée. C’est sur le chemin de retour à la maison qu’Ellen est frappée d’une vision fantomatique de celle qu’elle ne connaît que trop bien et qui a été emprisonnée à tort, Jane Tyler. D’ailleurs, c’est en arrivant à leur domicile qu’elle apprend que celle-ci été exécutée. Alors que le tapage médiatique sur l’incendie grève totalement les chances d’une carrière politique pour Richard, Ellen voit sa raison troublée par l’obsédante image de Jane. Elle se décide à consulter son ancien ami thérapeute chaman Lu-Pan qui semble lui ouvrir la voie d’une possible guérison. Mais c’est sans compter sur la dernière épreuve qu’elle va devoir affronter !

 

Par phibes, le 23 août 2010

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2 avis sur DESTINS #5 – Le fantôme

Avec ce cinquième opus, le prolifique scénariste Eric Corbeyran qu’on ne présente plus vient suppléer, le temps d’un album, Frank Giroud l’initiateur des mésaventures pluridirectionnelles d’Ellen Cluster. A cet égard, il vient donner une deuxième suite à l’épisode intitulé Le Fils (T2) en parallèle de celle sous-titrée Paranoïa.

Force est de constater que le présent récit qui commence à partir de l’incendie du collège de Dylan nous emmène dans un tourbillon de péripéties qui confère à celui-ci un intérêt extraordinaire. Au travers d’un découpage savamment orchestré et au gré de transitions finement placées, la dérive de la famille Cluster dont le jeu, des plus soutenus, s’éloigne de la sauvegarde de Jane Tyler, conserve d’un bout à l’autre une vigueur exceptionnelle et se voit auréolée de philosophie géomantique africaine.

On est suspendu au drame des Cluster qui semblent subir individuellement les coups de butoirs d’une destinée capricieuse. Car les rebondissements sont nombreux et soumettent à rude épreuve, et les personnages, et le lecteur, les plongeant dans une ambiance paranoïaque que le 4ème opus de la saga, pourtant à l’orientation différente, pourrait envier.

Au niveau des dessins, on ne pourra qu’être subjugué par le travail tout en beauté d’Espé. La justesse de son coup de crayon très réaliste dont on a pu avoir un gros aperçu dans sa saga Le 3e œil ou dans Le territoire et dernièrement dans l’adaptation Sept jours pour une éternité…, apporte une authenticité formidable à l’intrigue et confirme son talent de dessinateur rigoureux. Jouant habilement sur les différents plans, il rend ses décors et ses personnages attirants et développe par le jeu des regards des ambiances des plus convaincantes.

Le fantôme est une suite inflexible qui entretient à merveille une intrigue dramatique liée à la destinée d’une famille qui semble se briser en mille morceaux. Un récit de choix pour un menu multidirectionnel très appétissant.

 

Par Phibes, le 23 août 2010

C’est sans doute, pour l’heure, le plus terrible des destins de la famille d’Ellen qui se trame sous nos yeux, celui d’une culpabilité exacerbée tant pour elle que pour son fils. Une oeuvre pour le moins sombre, mais aussi teintée d’ésotérisme. Il est incroyable de voir à quel point cette deuxième suite au tome “Le Fils” peut être différente de l’autre suite, “Paranoïa”.

Les dessins sont particulièrement réussis et le scénario se laisse suivre avec intérêt même si, je l’avoue, je l’ai trouvé moins passionnant et moins accrocheur que le tome 4. La trame est, en effet, moins rythmée, trop noyée peut être dans le chamanisme. A moins que ce visage d’une héroïne complètement perdue ne me satisfasse pas ? Qu’importe, d’autres destins de la série me conviennent parfaitement et font de ce projet une belle collection à succès.

Par Legoffe, le 25 août 2010

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