DESTINS
Le procès

Ce 12 janvier a vu la parution conjointe des tomes 8 et 9. Malgré leurs numéros, ils ne se suivent pas. Au contraire, ils marquent deux options, deux voies possibles dans la série. Le huitième tome parle de liberté alors que le neuvième album, lui, évoque la prison et le tribunal.

J’avoue avoir une préférence pour le second, qui est plus en phase avec l’esprit thriller des autres volumes. Nous sommes en présence, ici, d’un polar, avec ses flics et ses manigances. Et, comme toujours, Denis Lapière sait tenir ses lecteurs. Ce maître de la bande dessinée est une référence et, s’il ne signe pas ici son meilleur livre, la cuvée est vraiment plaisante à suivre. Il y a un peu de John Grisham dans l’esprit du récit, avec la préparation du procès, les taupes et les jurys à composer. En d’autres termes, ce livre tient en haleine et incite vraiment à suivre jusqu’au bout le destin d’Ellen. Vivement la suite !

Les dessins sont, eux aussi, parfaitement dans la trempe de l’histoire. Réalistes et propres à garantir l’ambiance du livre, ils sont signés Berlion. Le bougre n’en est pas à son coup d’essai en la matière. On se souvient notamment de Garrigue, paru en 2008 chez Dargaud.

Voilà donc un tome de qualité, qui ne décevra pas les amateurs de la première heure. C’est bon signe car il ne manque plus que deux albums pour compléter ce cycle. Mais il faudra sans doute être encore patients car d’autres lignées (ou d’autres destins devrais-je dire) sont à paraître avant de découvrir le tome 14, point final de cette vaste série imaginée par Frank Giroud.

Par Legoffe, le 21 janvier 2011