EVOL
Volume 2

Ils sont trois ados qui viennent de s’échapper d’un institut psychiatrique après avoir tenté de se suicider et découvert qu’ils possédaient chacun d’un étrange pouvoir. Sous le nom d’Evol, ils entament une série de vandalisme dans des lieux publics, dans des magasins, profitant de la nuit pour aller voler de quoi manger, profitant de leur capacités extra humaines pour ensuite fuir les forces de sécurité qui tentent de les capturer. Progressivement, partout aux infos, on parle d’eux, d’autant que très rapidement leur identité n’est plus secrète. Mais quand ils se font capturer, ils se rendent vite compte qu’un retour à la normal est pratiquement impossible…

Par fredgri, le 27 avril 2023

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Notre avis sur EVOL #2 – Volume 2

Pour ce second volume, Atsushi Kaneko s’attarde bien plus sur les trois ados, leur passé et leur quotidien, une fois qu’ils ont été arrêtés.
L’idée, on le sent bien, c’est de les sortir de la simple révolte naïve d’une bande de jeunes rebelles qui ne savent pas trop pourquoi ils se battent, qui vandalisent, mais qui se rendent rapidement compte qu’ils n’ont aucun plan, aucune réelle motivation. Leur arrestation va, de ce point de vue, les replonger dans leur détresse, voir même les confronter aux vide réel de leur existence, les transformant progressivement en véritable super-vilains.

Ainsi, mise à part Sakura qui reste un mystère, on découvre le passé de Nozomi et Akari, on comprend mieux ce qui les a amené à vouloir se suicider, leur mal être. Qu’il s’agisse de l’homosexualité mal digérée du jeune homme ou de la maltraitance de la jeune fille, tous deux se sont vite retrouvés dans une sorte de cul-de-sac existentiel, sans issue, amorçant ainsi un discours plus profond sur la détresse de la jeunesse japonaise. Avec ce second tome, la démarche de Kaneko apparait davantage sociale que véritablement tournée vers des super-héros classiques. Les membres d’Evol exprimant une colère, un désordre émotionnel bien plus intimiste, plus touchant, aux antipodes des grands conflits super-héroïques habituels.
Et c’est aussi intéressant de voir que l’auteur se concentre bien plus sur les caractéristiques de ses trois rebelles meurtries que sur les deux héros/machines sans expression, presque sans vie. L’important étant bien plus le processus qui amène les trois anti-héros à sortir de leur chrysalide pour accéder à un nouveau plan de conscience, un nouveau paradigme ou ils vont à la fois assumer leurs pouvoirs et leur volonté de s’extraire d’une auto destruction programmée depuis des années.

Kaneko force néanmoins le pathos autour des deux Evol, comme si finalement ils n’avaient pas d’autres solution que de se transformer en méchants, pour affronter ces héros sadiques.

Une série qui commence donc magistralement, avec un vrai regard sur le monde, sur la responsabilisation et le rapport entre la société qui alimente une anti société malade et amère.

Vivement la suite.

Vivement recommandé.

Par FredGri, le 27 avril 2023

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