FOOL NIGHT
Volume 1

Fool Night nous mène en pleine dystopie, un futur hypothétique fermé à la lumière du Soleil ou ceux qui sont frappés par une mort prochaine acceptent de subir une opération qui les transformera en plante. On devine très vite que ces "sacrifices" sont un prétexte pour certain qui veulent faire bénéficier leur famille de la prime proposée. Le héros, qui a donc la capacité de communiquer avec ces nouvelles plantes se voit recruté dans un service qui traite des demandes pour retrouver les défunts.

Une fois le concept posé, nous glissons donc vers des enquêtes qui vont consister à se pencher sur des cas "sensibles" qui permettront de réfléchir sur la notion du sacrifice, sur le passé, sur l’héritage etc. Je dois dire que c’est assez habilement mené tout du long, avec une attention portée aux silences, aux expressions, sans trop forcer sur la caricature. Il y a même une assez savoureuse façon de rythmer le récit, avec des lenteurs là ou il faut, et d’assez bons dialogues, globalement !

Le dessin sort quelque peu des canons habituels, il faut s’y faire, mais assez vite on apprend à en apprécier les qualités.

Un premier volume qui donne très envie de lire la suite.

Par FredGri, le 1 mai 2022

Kasumi Yasuda a eu une étonnante idée pour sa série d’anticipation : des humains transformés en végétaux ! Avec un tel choix, l’auteur décroche déjà la palme de l’originalité.

Ceci dit, avoir une idée, c’est bien, mais encore faut-il savoir l’exploiter. Et, là encore, l’imagination du Mangaka n’est pas prise en défaut.
On aurait pu croire que nous suivrions « simplement » le héros dans sa descente aux enfers, lui qui s’est condamné à devenir une plante. Mais le récit est bien plus riche que cela. En permettant à Toshiro de « communiquer » avec des sanctiflores, les possibilités du scénario sont décuplées. C’est ainsi que le jeune homme va faire équipe avec une scientifique pour des missions exploitant ce pouvoir.

Là encore, on file vers l’inattendu. Yasuda explore beaucoup l’état d’esprit et les émotions des protagonistes. Nous croisons des personnages secondaires complexes et vraiment intéressants. Dans cet univers où l’Humanité est en péril, les âmes n’ont jamais parues aussi vives. Toshiro lui-même est en permanence à fleur de peau. Il est un vrai rebelle et livre de sacrées réparties.

Graphiquement, c’est aussi du bon travail. Décors et plantes sont dessinés avec une grande précision. Les visages sont, eux aussi, bien maîtrisés, mais leurs lignes sont un brin torturées, comme s’ils symbolisaient – quelque part – ce monde en déclin.

Original, bien rythmé, ce manga nous surprend de bout en bout et se révèle être une des BD les plus originales de ces derniers mois.

Par Legoffe, le 21 juin 2022