JUKEBOX MOTEL
Vies et morts de Robert Fury

Après avoir appris que Jukebox Motel, le « diable d’endroit » dans lequel il avait trouvé un semblant de paix intérieure, ne lui appartenait pas mais plutôt à Wall Ramage, le barman de Tustin, Thomas Shaper s’est écroulé. Dans un délire émotionnel, il se met à revoir tous ceux qui ont peuplé son existence tourmentée. C’est à ce moment-là que débarque Joan et leur enfant qu’il n’a jamais vu. Passablement perturbé, il finit par savourer enfin leurs retrouvailles en se promettant de terminer sous le pseudo Robert Fury la commande des 40 toiles passées par l’inquiétant Big Man et d’arrêter définitivement de peindre après. Malheureusement, Joan ayant trouvé un emploi de journaliste à New-York, elle doit repartir quelques temps après. C’est à nouveau le désenchantement pour Thomas qui se décide à rencontrer Wall, le propriétaire de la bâtisse. Celui-ci lui expose les raisons de son obstination à conserver les lieux. Une nuit, Thomas est surpris par Big Man qui vient récupérer sa commande et, à la surprise du peintre, mettre un terme à leur partenariat. Qui plus est, alors qu’il fête désormais sa liberté, il reçoit avec bonheur la visite inattendue de son ami Johnny Cash et enfin de Joan et de sa fille. C’est dans ce moment de joie intense qu’il apprend que son commanditaire a fait courir le bruit que l’artiste Robert Fury était mort. C’est le choc pour Thomas…

Par phibes, le 20 mai 2022

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Notre avis sur JUKEBOX MOTEL #2/2 – Vies et morts de Robert Fury

Avec ce second opus, Tom Graffin, le romancier à l’origine de cette histoire et de son adaptation en bandes dessinées, nous replonge dans la jeune destinée de son personnage, Thomas Shaper, au parcours ô combien tempêtueux. Nous retrouvons donc le jeune homme devenu peintre sous le pseudo Robert Fury par vocation, ayant gagné très (trop) rapidement son public (Andy Warhol) et également touché la corne d’abondance. Ayant perdu ses repères et aussi le lien avec sa dulcinée Joan, Thomas trouve refuge dans un hangar qu’il transforme en havre de paix. Mais les ennuis reprennent le dessus, à commencer par le fait qu’il ne pourra jamais s’approprier les lieux où il habite.

Dans ce contexte un brin torturé, le récit se poursuit selon une évolution qui nous fait craindre le pire pour le personnage clé. Lui qui cherchait un lieu où il pourrait se reconstruire, le voilà au contraire à subir des coups du sort, à se plonger dans un état de délire dû à des évènements insoupçonnés ou trop furtifs. Thomas reste, par ce biais, inquiétant, son trouble étant réellement palpable et sa reconstruction devenant improbable. Emotionnellement, ce personnage trouve le moyen de nous secouer sévèrement puisqu’il donne l’impression de passer totalement à côté de sa destinée et de rester piégé d’un tourbillon infernal. Est-ce là sa vie ? N’aurait-il pas l’occasion de prendre une revanche, de retrouver ses bases ? Les réponses viendront au fil des pages, toujours dans une évocation pleinement marquante.

A n’en pas douter, Marie Duvoisin signe une seconde partie graphique de très belle qualité. Son trait reste on ne peut plus chaleureux, surtout grâce à cette humanité qui transparait dans l’expressivité de ses personnages. Elle montre également son habileté à travailler ses décors qui révèle de belles recherches esthétiques, rehaussées par une colorisation parfaitement maîtrisée.

Une belle histoire à dimension humaine telle qu’on aime les lire chez Bamboo, qui certes vous chagrine mais qui vous étreint chaleureusement.

Par Phibes, le 20 mai 2022

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