Les chefs-d'œuvre de Lovecraft
La couleur tombée du ciel

Afin de faire des relevés topographiques, en vue de la prochaine construction d’un barrage, un jeune géographe découvre que le terrain est semble-t il maudit. Le dernier habitant de la région lui raconte alors ce qui s’est passé pour la famille Gardner qui habitait là, il y a une cinquantaine d’années. L’arrivée d’une étrange météorite qui est venue s’écraser tout près de la maison, les évènements qui se sont alors précipités, l’excroissance des cultures, puis la dégénérescence progressive des animaux, des végétaux et finalement de la famille Gardner elle-même, tandis qu’autour d’eux les plantes, l’eau prenaient une couleur mystérieuse et vivante…

Par fredgri, le 18 juin 2023

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Notre avis sur Les chefs-d'œuvre de Lovecraft #4 – La couleur tombée du ciel

Quatrième volume de l’excellente série animée par Gou Tanabe, cette Couleur tombée du ciel nous ramène non loin de la ville d’Arkham, sur les terres de Nahum Gardner qui voit un jour s’écraser près de sa ferme une mystérieuse météorite qui contamine rapidement son environnement proche.
Il s’agit d’une adaptation pratiquement littérale du texte de Lovecraft, qui s’inscrit donc dans son cycle des grands anciens, avec cette fois l’arrivée sur Terre d’une de ces fameuses « créatures ». On devine ainsi, très tôt, que tout va se jouer sur les ambiances, sur l’indicible que l’on devine plutôt qu’on ne voit. Que se passe-t il réellement ?

Malgré tout, une nouvelle fois, Gou Tanabe adopte un style extrêmement précis et assez démonstratif. Néanmoins, il est assez habile pour ne pas trop tomber dans le piège de la représentation des phénomènes qui se précipitent dans ces pages. Certes, on voit les effets que tout ça a sur les plantes, les animaux et la famille Gardner elle-même, mais on ne saisit pas concrètement ce qu’il se passe, notamment sur ce qui « transpire » de la météorite, qui reste informe et qui corrompt tout ce qui l’entoure, cette mystérieuse émanation colorée qui s’échappe, incontrôlée.

On est bien évidement éblouit par les planches en noir et blanc de l’artiste qui mêle assez adroitement des modélisations 3D avec des de magnifiques effets d’encrage très fins, presque organiques. Une maestria graphique qui participe sans aucun doute au charme de ce volume qui se dévore passionnément.
Mais tout n’est pas juste une question d’esbroufe graphique, heureusement, Gou Tanabe démontre son talent de narrateur, mais surtout de metteur en scène, avec un dosage vraiment intelligent des cadrages, mais aussi de la tension du récit. Un très beau travail d’adaptation qui sait garder la matière du texte initial, tout en y rajoutant une nouvelle esthétique très exigeante.

Ce nouveau volume démontre tout l’intérêt de cette magnifique série/collection que je ne saurais assez vous conseiller de découvrir sans plus attendre.

Par FredGri, le 18 juin 2023

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