SERVAIS - L' INTÉGRALE
La belle coquetière

Dans la campagne ardennaise du 18ème, de pauvres hères sont détroussés et sauvagement assassinés. "L’égorgeur blond" sème l’effroi au cours de ses raids. Toutefois, Angèle qui reconnaît, en ce dernier, Gilles son amour de jeunesse, aspire à sa rencontre. Inspirée, elle se lance avec Stanislas, jeune coquetier, au pillage de propriétés isolées jusqu’au jour où, fatalement, Gilles croise à nouveau sa route. Mais cette rencontre furtive va être le signe de la déchéance du terrible brigand et l’un des évènements qui va permettre de découvrir le terrible secret de la belle coquetière.

Par phibes, le 1 janvier 2001

Notre avis sur SERVAIS – L’ INTÉGRALE #3 – La belle coquetière

La série de "La mémoire des arbres" de Jean-Claude Servais est remise au goût du jour par les éditions Dupuis sous la forme d’intégrales luxueuses aux dimensions avantageuses regroupant à chaque volume 2 tomes. Après "La hache et le fusil" et "les seins de café", sort en ce mois de septembre 2008 "La belle coquetière", superbe diptyque consacré à la ruralité profonde de la région des Ardennes du 18ème.

Point n’est nécessaire d’expliciter la teneur de cet ouvrage superbe, la page de couverture étant suffisamment éloquente pour traduire en gros le contexte particulier de l’histoire contée. Belle femme à la chevelure flamboyante et à la cuisse dénudée, et couteau signé ensanglanté suffisent à donner le ton à la fois sensuel et tragique de cet excellent récit rustique.

Comme dit plus haut, la destinée d’Angèle et de ses proches est "résumée" en deux parties admirablement gérées dans lesquelles des évènements tragiques vont être narrés dans une forme on ne peut plus classique et d’une simplicité appréciable. Fort de ce volume, Jean-Claude Servais s’affiche en rapporteur d’un monde ancestral en liaison directe avec mère nature, à la fois beau et intransigeant. Si Angèle représente la frivolité, Gilles ou l’égorgeur blond, incarne la terreur sauvage.

Cette beauté artistique se traduit également dans les graphiques tout en finesse d’un réalisme admirable. Erotisme et tragédie se découvrent dans des traits saisissants, relevés par une colorisation directe des plus efficaces. Les chaumières ardennaises sont croquées à la manière d’un documentaire dans lequel la vie paysanne est passée au crible pour une restitution exemplaire.

Comme dirait la belle et sémillante Angèle, cher lecteur, "ne faites pas le timide" ! Osez répondre à son appel qui, grâce à son charme et à ses arguments tranchants, vous changera sans nul doute, de votre ordinaire.

Par Phibes, le 15 septembre 2008

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