TERRES D'OGON
Ma'a-Kuru

La cité fortifiée de Setanka est assiégée par des hordes de morts-vivants venant de l’extrême sud des Terres d’Ogon, les Ma’a-kuru. En entrainant ses guerriers, l’imposant chef Juka’Eyo se jette dans la bataille sans attendre que les murs de sa citadelle soient mis à mal par les assauts répétés de cet envahisseur mortifère. Le combat est si intense que presque tous les combattants de la cité sont mis à terre. Etant de fait en position de faiblesse, Juka’Eyo décide de rencontrer les autres tribus du Kwalundia afin d’organiser une expédition punitive contre ces Ma’a-kuru et celui qui les a poussés à envahir le pays. Est-ce que malgré sa terrible notoriété ce chef autoritaire et sans vergogne pourra faire adhérer les autres clans à sa quête destructrice ? Et si c’est le cas, sauront-ils débusquer le supposé sorcier qui se cache derrière ces massacres ?

Par phibes, le 10 juillet 2023

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Notre avis sur TERRES D'OGON #3 – Ma’a-Kuru

Après Jean-Luc Istin et Nicolas Jarry, c’est Olivier Peru, scénariste faisant parti de la grande équipe abondant en aventures diverses le vaste univers que constituent les Terres d’Aquilon (Terres d’Arran + Terres d’Ogon), qui prend la main dans ce troisième volet. L’occasion lui est donc donnée de nous offrir une nouvelle histoire dans cette saga aux accents africains, reposant cette fois-ci sur les très larges épaules d’un personnage fort en caractère et en puissance, le chef Juka’Eyo.

Nous projetant dans le sud des terres sauvages, le récit nous introduit dans une quête vindicative qui, somme toute, n’est pas sans rappeler un tant soit peu les ambiances mortifères des invasions sur les Terres d’Arran des goules de la sinistre Lah’saa (évoquées dans la saga des Elfes). Il n’en demeure pas moins que l’intrigue est rapidement lancée par cet envahissement décharné qui va bientôt être suivi d’une expédition punitive pour en comprendre l’origine.

Olivier Peru assure une bonne maîtrise de son aventure tout en s’appesantissant sur son personnage principal et son autorité démesurée. Le ton est on ne peut plus sombre, sans aucune pitié et plombe volontairement l’équipée tourmentée de Juka’Eyo. La violence transpire à chaque page soit par des actions barbares, soit par des rencontres ensorcelées, le tout porté, une fois encore, par une narration personnelle consistante.

Ayant démontré à de nombreuses reprises ses talents d’illustrateur sur des couvertures d’albums, dans des séries telles Androides, Conquêtes, Elfes, Nains et également de coloriste dans ces séries fantasy, Bertrand Benoit assure ici une belle prestation en croquant les aventures putréfiées de Juka’Eyo. Le travail est assurément conséquent, reflète parfaitement les ambiances exotiques inhérentes aux Terres d’Ogon. La barbarie ainsi que la terreur sont remarquablement bien croquées par des actions violentes suffisantes pour susciter des émotions torrides. L’on concèdera que ses personnages sont caractériellement bien travaillés. Tout particulièrement Juka’Eyo se veut des plus charismatiques par son autorité, son manque d’empathie, sa noirceur d’esprit et On’etto pour sa duplicité mortelle.

Une aventure mordante, qui reste bien entreprenante malgré une petite impression de déjà-vu.

Par Phibes, le 9 juillet 2023

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