TERRES D'OGON
Mystic

En la cité solaire d’Amenrâ située sur les plateaux d’Ousani au sein de l’Empire du Korunka, le jeune Qâa n’en finit pas de braver les interdits. Bâtard du roi surnommé le mal-né, il envie son demi-frère le prince Abo-Sybel qui a le privilège de participer à la cérémonie d’éveil des mémoires ancestrales grâce à laquelle il va devenir un mystic et ne peut s’empêcher de le suivre à son insu. Un soir, à la suite d’une visite interdite, Qâa finit par choir dans les entrailles de la cité. Il est sauvé d’une noyade certaine par une jeune fille se nommant Aménopée. Celle-ci lui permet de remonter à l’air libre par des moyens détournés. Lors d’une escapade pour tenter de retrouver Aménopée, Qâa tombe sur Osyram, un maître d’armes qui lui propose de l’initier à l’art de la guerre. Après un entrainement intensif, celui-ci l’enjoint de rencontrer son précepteur impérial, le vieux Ashedept, qui devrait se charger de son instruction. C’est ainsi que, pendant quatre années, Qâa poursuit son apprentissage à l’instar de son frère royal instruit aux mystères de Keleb. Jusqu’à ce que la guerre engagée contre Amenrâ par Pharaon vienne le toucher personnellement et révèle sa véritable identité.

Par phibes, le 2 novembre 2023

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Notre avis sur TERRES D'OGON #4 – Mystic

C’est encore Nicolas Jarry qui prend les rênes de cette nouvelle équipée ayant pour cadre le territoire parallèle aux Terres d’Arran, à savoir les Terres d’Ogon. Fidèle au concept de départ, le créateur de cet univers (associé à Jean-Luc Istin) nous entraîne dans ce coin du Monde d’Aquilon aux consonnances africaines et qui met en exergue le parcours initiatique et prophétique d’un jeune autochtone, Qâa.

A l’instar de celles vécues par les nains, orcs et gobelins, elfes et autres races, cette destinée a la particularité d’être fortement atypique et de titiller le côté sombre. Dès les premières planches, on fait la connaissance de ce personnage que la vie n’a pas gâté malgré sa filiation avec le roi des lieux. On y découvre sa nature, son isolement, sa bâtardise, son côté fouineur et bientôt sa dure initiation en parallèle de celle de son demi-frère, prince solaire, promis à devenir un « Mystic », porteur de la mémoire ancestrale.

Nicolas Jarry, toujours à la faveur d’une narration copieuse et intimiste, s’appuie fermement sur ce petit personnage dans le cadre d’une évolution temporelle assez courte (quatre années), en lui faisant vivre des péripéties mystiques évolutives jusqu’à sa révélation finale. Force est de constater que cette destinée tourmentée s’imprègne subtilement des ambiances de l’Egypte Ancienne et nous offre des moments forts et bien ahurissants.

Pour la première fois dans cette saga, Vax qui a participé dans des séries comme Yiu premières missions, Senseï, La Geste des chevaliers dragons, passe le seuil du Monde d’Aquilon. Il ne fait aucun doute que l’artiste trouve ici l’occasion de faire éclater son talent en nous croquant avec une belle rigueur le cadre à la mode égyptienne du jeune Qâa. Les personnages se révèlent dans leurs caractères exotiques, leurs expressions diverses et leurs gesticulations fort bien inspirées. Les décors témoignent aussi d’une belle recherche, au niveau des extérieurs dépaysants d’Amenrâ. Les scènes de combats sont d’une densité impressionnante tout comme d’ailleurs les apparences fantomatiques. Le tout est une fois de plus relevé par une colorisation chaude et on ne peut plus efficace de J. Nanjan qui peut se targuer d’atteindre des niveaux de beauté éclatants.

Une destinée à la fois mystique, tragique et d’une beauté convaincante qui transcendera plus d’un lecteur.

Par Phibes, le 2 novembre 2023

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