VISAGES - CEUX QUE NOUS SOMMES
La pratique Andromaque

En juin 1940, lors d’un affrontement au cœur de l’Aisne, Louis a retrouvé chez l’adversaire son fils Georg Knielinger et l’a laissé partir avant que sa patrouille ne l’atteigne. Quelques trente années plus tôt, alors qu’il démontre de grandes qualités artistiques, son père décide autoritairement qu’il le seconde dans ses chantiers navals. Six ans plus tard, en juillet 1914, Louis finit par lâcher sa famille et part à la guerre.

En 1908, en Allemagne, la jeune Liselotte partage sa jeunesse avec son cousin Peter. Sensibilisée à la photographie par son père, la jeune fille se voue au journalisme. Ses articles et ses clichés sont vite reconnus par la profession.

En juin 1940, tireur émérite, Georg se prépare pour une opération militaire contre l’Angleterre. Il est présenté à son instructeur, McDare, qui doit le former au métier de sniper au service du Reich.

Par phibes, le 19 mai 2023

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Notre avis sur VISAGES – CEUX QUE NOUS SOMMES #2/4 – La pratique Andromaque

Juste trois mois après la parution du premier volet, les scénaristes Nathalie Ponsard-Gutknecht et Miceal Beausang-O’Griafa retrouvent leur partenaire au dessin Aurélien Morinière pour nous délivrer la suite de leur saga historique. Par ce biais, nous retrouvons leurs personnages principaux et leurs destinées éclatées à travers les époques.

Toujours dans ce concept scénaristique multi-temporel que nous avons pu découvrir précédemment, ce deuxième tome a l’avantage d’apporter une nouvelle flopée d’informations parcellisées liées à l’existence de Louis (français), Liselotte (allemande) et Georg, leur fils dont la bâtardise reprochée va le pousser à réclamer vengeance auprès de ses géniteurs. On y découvre également un quatrième personnage, Peter Bailly, cousin de Liselotte, dont le visage va apporter une pierre supplémentaire à cet édifice familial.

Il ne fait aucun doute que l’articulation des quatre destinées se veut remarquablement bien réglée, à la faveur d’une intrigue forte liée à l’abandon de Georg et d’une kyrielle de séquences judicieusement choisies (entre souvenirs de jeunesse et témoignages ante/post-guerriers), confortées par des rappels historiques éclairés. On y apprend l’émancipation impressionnante des deux anciens amants, l’un versé dans l’art, l’autre dans le journalisme. A noter que les seconds rôles bénéficient d’une réelle composition que les scénaristes ont su peaufiner avec beaucoup de justesse et de profondeur historique (en particulier l’instructrice McDare).

Côté dessins, Aurélien Morinière continue à faire du très beau travail. Considérant la teneur historique, l’artiste fait en sorte d’œuvrer dans un réalisme qui sied au sujet. Evidemment, on perçoit que l’effort documentaire est on ne peut plus conséquent, permettant ainsi de rendre encore plus authentiques les fameuses destinées. Au niveau des personnages, leur restitution demeure juste, expressive et sensible.

Un deuxième tome au concept ajusté qui conforte l’intérêt suscité antérieurement et qui donne toujours envie de passer au suivant.

Par Phibes, le 19 mai 2023

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