VISAGES - CEUX QUE NOUS SOMMES
Vers la fontaine ardente
En juin 1940, Louis Kerbraz investit le village en ruines de Vitry-Le-François à la tête d’une brigade afin de faire sauter des ponts. Les soldats sont la cible de snipers allemands et Louis en réchappe de justesse. C’est dans l’église où il a trouvé refuge qu’il tombe sur Georg, son fils dont il a appris l’existence lors de leur première rencontre. Celui-ci lui fait part de son intention de partir à la recherche de sa mère Liselotte, elle-même allemande et séparée de lui depuis sa naissance. Il décide de remonter jusqu’au médecin qui la fait naître, le Dr Mühle pour tenter de la localiser.
En octobre 1941, Liselotte est déterminée à faire connaître au grand public les atrocités perpétrées par les nazis. Sous le couvert d’une commande de son rédacteur en chef et amant Wolfgang Shreider, elle parvient en avril 1942 à partir pour la Pologne pour recueillir des témoignages et des preuves de la persécution du peuple juif.
Par phibes, le 1 février 2024
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Notre avis sur VISAGES – CEUX QUE NOUS SOMMES #3 – Vers la fontaine ardente
Ce troisième volet est l’occasion pour les coscénaristes Nathalie Ponsard-Gutknecht et Miceal Beausang-O’Griafa de nous replonger dans ce chassé-croisé familial des existences de Louis, Liselotte et Georg au sein d’une période des plus tourmentées. Nous les retrouvons chacun dans leurs péripéties qui, à la faveur d’une nouvelle rencontre fortuite, va enfin regrouper le père et le fils et lancer ce dernier sur les traces de sa mère.
Ce nouveau tome se révèle une fois encore dans une conception scénaristique aiguisée. Assurément fragmentaires et aussi chronologiques, les tranches de vie vécues par les personnages principaux et même secondaires comme le cousin à Liselotte, Peter Bailly, bénéficient d’une réelle profondeur car rattachées à des faits historiques bien précis. Grâce à leur fiction, les coscénaristes jouent adroitement la carte informative et enrichissent les péripéties multi territoriales de leurs protagonistes de nombreux évènements et lieux historiques.
Désormais, le père et le fils étant sur la même longueur d’onde malgré le climat guerrier et leurs origines différentes, l’histoire vient se focaliser surtout sur la quête de Georg, faisant le grand écart entre les fronts français et russes. Elle s’attache également à nous éclairer sur les pérégrinations journalistiques dangereuses de Liselotte, sa mère. A n’en pas douter, cette évocation, traitées avec beaucoup de justesse, n’est pas sans marquer les esprits tant elle met en évidence la douleur, la barbarie des exactions nazies.
Graphiquement, on ne peut que saluer la prestation d’Aurélien Morinière qui continue à faire un remarquable travail colorisé, très documenté, rigoureux et évidemment explicite pour camper les différentes situations de nos héros. Le réalisme de ces instantanés se veulent vraiment percutant et campent les tensions, les angoisses perpétrées par la guerre et les oppresseurs. L’expression des personnages est là également pour le caractériser au mieux.
Un troisième tome dans la même trempe des précédents qui certes semble favoriser le regroupement de Louis, Liselotte et Georg dans un contexte excellemment éclairé et éclairant.
Par Phibes, le 1 février 2024
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