GEN D'HIROSHIMA
Tome 3

La première bombe atomique brûle la ville d’Hiroshima de son feu nucléaire le 6 août 1945.
De la famille des Nakaoka, seuls Gen, sa mère et sa petite sœur, juste née, survivent.
Survivent… !
En côtoyant la mort, plutôt que de s’effondrer, le jeune Gen trouve en lui une force incommensurable et, la rage qui va l’animer le pousse alors à supporter l’horreur ! C’est ainsi qu’il va aider Seiji, agonisant et rejeté par les siens en échange de 3 yens par jour, juste de quoi nourrir sa famille.
A partir de maintenant, pour Gen, il sera question de reconstruire, il sera question de recommencer !

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur GEN D’HIROSHIMA #3 – Tome 3

Gen d’Hiroshima est un récit très particulier dans le sens où l’auteur a vécu lui même cet enfer. Lire une histoire, une fiction qui se voudrait d’horreur est une chose, mais lire un témoignage en est une autre !
L’impact est total. L’authenticité du récit et la capacité de l’auteur à narrer ce qu’il a vécu donne une ampleur inégalable à l’émotion. Nakazawa dessine l’horreur et la partage avec nous. Il ne faut pas se leurrer, cet album est choquant, les images montrent tout, même l’invisible. Il montre l’intérieur, la pensée… . Il montre la cruauté, le rejet, le dégoût. Le corps d’un homme devient un vivier à vers !
L’auteur voit, alors il dessine comment la bombe nucléaire a rongé, grignoté petit à petit, lentement, inexorablement la chair humaine jusqu’à ce que tout homme digne devienne un monstre terrifiant. Victime de l’Etat, puis de l’ennemi, puis de la bombe.. puis de la douleur, de l’incompréhension et de la peur, de l’injustice la plus totale, victime jusque dans l’absolu. L’homme est capable du pire et du meilleur ! Ce témoignage montre la cruauté et le sacrifice, la haine et l’amour. !
Cet album est très à part dans le monde la bande dessinée. Il est bien au delà d’un travail d’auteur, il est un document. Le tome 1 de cette série a été nominé dans le cadre de l’attribution du Prix du Patrimoine au Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême 2004 , tout un symbole !
Au final, l’ouvrage est là, il existe. Je ne sais pas s’il est indispensable de le lire, mais il est important dans ce monde de l’image qu’il y ait une place pour lui, une place à part qui lui rende hommage. On ne doit pas l’ignorer. Alors reconnaissons à Vertige Graphic, l’éditeur, le mérite qu’il a à diffuser au plus grand nombre une part de l’Histoire de la planète racontée sur le ton le plus cru qui soit et qui n’est vraiment pas facile à digérer.
Le dessin quant à lui est minimaliste et n’évolue pas au fil des pages… c’est sans doute un tort qui provoque l’hésitation de nombreux bédéphiles. La série est prévue sur 10 volumes…alors laissons le temps au temps, laissons la plaie se refermer … peut être et comme dirait Jacques Brel « Il est parait-il des terres brûlées donnant plus de blé qu’un meilleur avril », Gen/Keiji sera peut être l’homme de la reconstruction.

Par MARIE, le 7 mars 2004

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